Rares sont les films qui traitent de l'adolescence avec autant de justesse. Celui-là en fait partie, il est l'un des films cultes du cinéma français et a toujours autant de succès car, si esthétiquement il est très contemporain (des décors aux vêtements en passant par la musique - enfin un film où l'on entend du ska ! ! - et les voitures, tout est estampillé eighties), le thème qu'il aborde et la manière de le traiter reste d'actualité.
Ainsi, Claude Pinoteau nous présente ici Vic (Victoire), 13 ans, jeune fille sans soucis qui commence à traverser une période difficile à cause du collège, des parents et, surtout, de son premier grand amour, Matthieu. Rencontré lors d'une boum mythique, celui-ci va donner son premier baiser à la charmante Vic, qui ne verra plus que lui, dans tous les sens du terme (qui n'a pas rêvé d'avoir, comme elle, un store à l'effigie de son amoureux ?), ne vivra plus que pour lui, pour le voir ne serait-ce qu'un instant. Et c'est là que Pinoteau est un génie, car il arrive à nous faire comprendre combien les problèmes de Vic sont importants pour elle sans juger, sans jouer les adultes moqueurs qui font semblant de n'avoir jamais été jeunes: même si dans l'absolu ses problèmes sont dérisoires au possible, ici on est centré sur elle, sur sa vie et ses problèmes, amoureux surtout, deviennent l'enjeu du film. De plus, le personnage, déjà bien écrit, est formidablement joué par la révélation Sophie Marceau, et accompagné de seconds rôles extraordinaires, parmi lesquels Pénélope, la meilleure amie de Vic, Samantha la petite soeur de Pénélope amoureuse du père de Vic (carrément géniale) et de jeunes adolescents boutonneux/à lunettes/avec appareil dentaire très drôles (la scène du popcorn au cinéma est vraiment une scène culte).
En plus de ces aventures sentimentales, rajoutez les relations bien sûr conflictuelles avec les parents, qui eux-mêmes ont des problèmes et se séparent, le père de Vic ayant une maîtresse. De son côté la mère va avoir une aventure, comble du comble, avec le prof d'allemand de sa fille ! Finalement l'annonce d'une prochaine naissance rabibochera le couple parental. Enfin, il y a Poupette, la pétillante arrière-grand-mère de Vic, celle qu'on a tous rêvé d'avoir, souriante, dynamique et compréhensive surtout.
On peut tous se reconnaître plus ou moins dans ce portrait, les dialogues hyper réalistes et les situations crédibles permettant une totale identification et garantissant le succès toujours égal de ce film. Ainsi, la scène finale est terriblement vraie: enfin dans les bras de Matthieu pour sa boum d'anniversaire (qui était aussi un des sujets cruciaux du film), Vic voit entrer un beau jeune homme qu'elle ne connaît pas et le trouble se ressent parfaitement, quand il la voit mais surtout quand elle le voit: une nouvelle aventure commence !
Claude Pinoteau a su trouver les mots justes pour parler au coeur des adolescents de toutes les époques, et aussi à celui des adultes qui n'ont pas oublié ce moment difficile mais tellement riche en émotions : "Dreams are my reality".
Un film à revoir pour le plaisir et qui met de bonne humeur. (Marlène Weil, filmdeculte.com)
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