4.1.10

Vers le sud (Laurent Cantet, 2006)

Une plage, un hôtel, ses paillottes, ses cocotiers. Une bande de jeunes garçons qui échangent leurs charmes et leur tendresse contre quelques faveurs. Deux Américaines d'une cinquantaine d'années en mal de tendresse et de sexe et Legba, 18 ans tout au plus, beau comme un dieu, qu'elles viennent retrouver là chaque année et qui va bouleverser leur vie.


La solitude écorchée des personnages, une solitude propice aux failles et aux derapages lesquels entrainent des tourbillons qui entaillent à vif et profondément les psychologies et les trefonds de l'ame.
Charlotte Rampling est d'ailleurs remarquablement glaciale et vénéneuse dans le role d'une femme faussement sure d'elle qui regne en imperatrice au sein d'un hotel de luxe dans les Caraibes.
On pourrait croire au premier abord que L.Cantet choisit de nous délivrer une réflexion lucide sur le theme du tourisme sexuel. Mais il n'en est rien. C'est juste une toile ce fond à un scénario extremement bien écrit qui fait la part belle à une étude psychologique fouillée et passionnante servie par des acteurs impeccables.
L'autre qualité est cette maniere d'instaurer une atmosphere des plus moites. On glisse de plus en plus vers le Sud au fil du film, vers la lenteur,l a nonchalance, la chaleur, la sueur, la luisance des corps jusqu'à atteidre l'envenimement poisseux et brulant du récit. Il y a comme une inquietude, l'ombre d'un danger qui se tisse petit à petit alors que, pourtant, on baigne dans un cocon douillet, un Eden. Et c'est tout ce qui fait la force du film que de laisser entrevoir en filigrane ce qui, tout d'un coup, explosera violemment.
Un film complexe, et donc foisonnant, réussi et magnétique.

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