8.4.08

L´Heure d´été (2008)


Paris, le 6 avril 2008 à Montparnasse.
Pour fêter les 75 ans d’Hélène Berthier (Edith Scob), ses enfants et petits-enfants se retrouvent dans la vaste maison familiale de la région parisienne, où Hélène cultive le souvenir de son oncle, Paul Berthier, peintre et collectionneur d’oeuvres d’art. C’est la dernière réunion heureuse : peu après, Hélène disparaît et les frères et soeur doivent décider de ce qu’ils feront de l’héritage. L’aîné, Frédéric (Charles Berling), marié à Lisa (Dominique Reymond), aimerait garder la maison, et qu’elle soit un lieu de vacances où la famille pourrait se rassembler. Mais Jérémie (Jérémie Rénier) annonce qu’il a accepté un poste commercial en Chine, et s’apprête à émigrer avec sa femme, Angela (Valérie Bonneton), et leurs trois enfants. Quant à leur soeur, Adrienne (Juliette Binoche), designer, elle vit le plus souvent en Amérique, et son mariage prochain avec James l’éloignera davantage encore...

Olivier Assayas a une richesse de palette qui le fait passer de la violence du film noir à la peinture intimiste et d’un style très contemporain à un romanesque plus classique. L’Heure d’été s’inscrit plutôt dans la veine des Destinées sentimentales . On y retrouve des thèmes chers au cinéaste, le passage du temps et les ruptures qu’il impose, ou l’évolution du monde vers la globalisation, qui étire les trajectoires personnelles dans l’espace. Ce qui se perd et ce qui se transmet est l’enjeu secret des rapports entre le trio fraternel. Charles Berling, le plus nostalgique, Jérémie Rénier, le plus pragmatique, Juliette Binoche, indépendante et ombrageuse, en tirent mille nuances subtiles. Secrets de famille, charme des lieux et des objets, belle présence familière de la vieille gouvernante qui sera reléguée dans son appartement HLM tandis que les meubles iront au musée, la caméra allusive et raffinée d’Assayas n’insiste jamais, mais effleure les choses et les êtres comme un rayon de soleil à travers les persiennes de la mémoire. C’est un beau film attentif à ce que la vie emporte, et à ce qu’elle apporte. Critique: Marie-Noëlle Tranchant.

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